POUR SON ANNIVERSAIRE, FACEBOOK A DES CHOSES À PROUVER

Facebook a déjà 15 ans, que le temps passe vite ! Après le scandale Cambridge Analytica et à l’heure où le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) se met en place, Facebook semble amorcer une nouvelle année pleine de défis.

La fin du recueil des données personnelles de ses utilisateurs

L’office fédéral de lutte contre les cartels en Allemagne s’est emparé du dossier Facebook. Après trois ans de contrôle des activités, il a rendu ses conclusions. Il souhaite interdire au réseau de recueillir les données personnelles de ses utilisateurs sans leur consentement, lorsque celles-ci proviennent de sources autres que son réseau. Ainsi, Facebook n’aurait pas le droit d’utiliser les données provenant des services appartenant au groupe comme WhatsApp, mais uniquement celles de son réseau social.

L’objectif de cette interdiction ? Poursuivre la lancée du combat pour la protection des données personnelles mais surtout lutter contre la position dominante de Facebook ! Cette déclaration n’est sans doute pas au goût du réseau : on touche directement à son coeur de métier : proposer un ciblage ultra-personnalisé aux annonceurs.

Même si l’on est pour un meilleur contrôle des données personnelles d’un point de vue individuel, on peut s’interroger sur les conséquences de cette interdiction d’un point de vue annonceur. Sans annonces publicitaires, il est aujourd’hui très difficile d’atteindre nos fans à travers nos publications. Les atouts de Facebook résident dans sa position dominante : toutes les tranches d’âges y sont représentées mais également dans son outil publicitaire. Celui-ci nous permet un ciblage très précis de notre audience. Si ce ciblage est moins performant, est-ce que les annonceurs changeront de plateforme ? Ce dossier est donc à suivre.

Une volonté de transparence de Facebook ?

Le bouton “Pourquoi je vois ça ?, déjà disponible dans le menu lié à une publicité, montre actuellement la marque liée à la publicité. Le 28 février 2019, ce bouton permettra à l’utilisateur de savoir qui a payé pour la publicité, quel est le ciblage biographique utilisé et enfin, si un téléchargement de coordonnées a eu lieu. Les utilisateurs comprendront ainsi davantage l’utilisation de leurs données personnelles. A l’heure où les responsables de communication, Caryn Marooney et Debbie Frost, quittent leur poste, Facebook semble miser avant tout sur la transparence.

Capture d'écran d'une publicité Facebook avec le bouton "Pourquoi est-ce que je vois ça ?" affiché.
Le bouton “Pourquoi est-ce que je vois ça ?” sur une publicité Facebook.

Reste à savoir si la population aura entendu les informations liées à ce bouton et si elle s’en servira. Néanmoins, connaître le ciblage biographique utilisé pourra peut-être permettre à certains utilisateurs de prendre conscience des données qu’ils ont transmis à Facebook lors de leur inscription. Un petit ménage de printemps pourra alors être effectué !

Facebook semble avoir de beaux jours devant lui …

Depuis le scandale Cambridge Analytica dévoilé en 2018, des rumeurs semblaient indiquer que les utilisateurs quittaient le réseau en masse, principalement aux Etats-Unis. Mais, les chiffres dévoilés fin 2018 indiquent que le nombre d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde est enhausse de 8,9% par rapport à la fin 2017. Facebook comptabilise ainsi 2,32 milliards d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde.

Il semblerait que même si les utilisateurs crient au scandale lors des révélations Cambridge Analytica, ils n’en sont pas pour autant résignés à quitter le réseau. Seraient-ils accros aux publications de leurs amis ? ????

De plus, si l’on s’intéresse à son fondateur, Mark Zuckerberg, on s’aperçoit que le scandale a également épargné sa fortune personnelle, puisque, selon des estimations, son patrimoine culminerait à 65,6 milliards de dollars. Il devient ainsi la 5e fortune mondiale. On dirait que la vente de données personnelles a porté ses fruits !

Source photo Kon Karampelas sur Unsplash